Ça faisait longtemps que je n’avais pas écrit ici, faute d’inspiration ! Mais, me voilà de retour avec un sujet qui me touche particulièrement et qui m’empêche en particulier d’avancer; accepter le regard que les autres me portent et celui que je porte aux autres.
Voilà que la fin de saison approche, et gentiment un semblant de bilan se dresse. Je ne veux pas en faire un vrai bilan car il me reste encore de belles échéances. Mais, quoiqu’il en soit les faits sont là.
Fin novembre, les premières courses commencent, je sais que j’ai moins skié que les autres, que je n’ai pas encore retrouvé mon niveau, et que surtout, je suis catégorisée « retour de blessure » alors je n’ai rien à prouver. Je prend les courses comme elles viennent, en essayant de donner mon 100% du moment à chaque fois. Et voilà, un retour en course que je n’espérai pas vraiment, avec une 11 ème place et ensuite une 4 ème place en Coupe d’Europe, un top 30 en Coupe du monde (entre coupé de quelques DNF qui n’ont que peu d’importance, car les intentions étaient la). Ce qui au final, égal presque mes meilleures saisons !
Et puis voilà, de fils en aiguilles, j’oublie que j’ai moins skié que les autres, j’ai cette désagréable et nocive impression que je dois avoir le niveau des meilleures, que je dois faire des tops 30 en Coupe du monde, car mes entraineurs, mes proches, et moi même, savent que je suis capable de skier très vite, je le montre à chaque entrainements. Et oui, et puis on me soutient, je ne peux pas décevoir, sinon que va t-on penser ? Que je n’ai pas ma place sur les coupe du monde ? Que je suis à catégoriser comme l’ancien talent en perte de vitesse? Et oui car ça je l’ai entendu, par des journalistes: « Mais Clara, où est passée la génération 95, celle qui était si prometteuse ? Comment expliquez vous que vous n’ayez toujours pas percé » Alors, à ces dires j’ai envie de répondre que je suis encore là, que je me lève tous les jours pour aller à l’entrainement, que je travaille surement autant ( enfin je l’espère 😉 ) que les filles que l’on voit régulièrement à la télé, mais que tous ces efforts sont invisibles aux yeux du grand public et que seul le succès est intéressant. Mais, je ne suis pas Shiffrin, ni Worley, ni personne, je suis juste moi Clara, qui me bat pour créer ma propre carrière, avec mon propre chemin. Je ne serais surement jamais une légende du ski, mais je compte aller au bout de mes rêves. Et ma carrière sera fini, uniquement quand moi je l’aurais décidé et pas parce que quelques personnes peuvent le penser, je ne dois rien à personne à part à moi.
Quand je suis au départ, dans l’attente d’un résultat, parce qu’une suite de DNQ1 et de DNF sur les résultats de la fis, ça fait un peu tâche, et bien je ne peux skier libérée. Et ainsi, les pensées négatives ne cessent d’arriver; « est ce que je suis capable? » » Il faut que je mette mon pied droit comme ça à cet endroit et que je lève ma main etc.. » Comment s’engager pleinement ? Impossible. Et ça, je viens de le comprendre. Je viens de comprendre que le sport ( et la vie en générale) consiste en un subtil mélange entre le lâcher prise et le tenir bon ( phrase dite par ma copine de groupe MM). Lâcher prise, se détacher du résultat, à partir du moment où l’on sait que l’on a tout donné à l’entrainement et que l’on est prêtes pour s’exprimer complètement le jour J. Juste faire ce qu’on sait faire, avec plaisir, envie, et engagement. Qu’avant de penser au temps que l’on va faire, il va d’abord falloir se battre du haut en bas, avoir envie d’aller le plus vite possible sur chaque portes, et ensuite, une fois seulement avoir passé l’arrivée, on fera les comptes. Mais, il est impossible et inutile de les faire la veille avant de s’endormir, ou avant même d’avoir passer les bâtons dans le portillon. Alors, bien entendu tout ça est très facile à dire, et j’essaye de me tenir à ce chemin le plus possible, pour essayer de profiter le plus possible de ce dont j’ai la chance de faire pour réaliser mes propres rêves. Le mental est bien la chose la plus compliquée à entrainer mais c’est aussi et surement celle qui fait la plus grosse différence.
Alors, après avoir passé deux mois de janvier et de février assez compliqués, j’ai eu le temps de réfléchir à tout ça. Je suis repartie dans ce qui me semble être le bon sens. Un crédo que je vais m’efforcer de suivre, même dans les moments les plus difficiles car je suis sûre que c’est celui qui me convient. Les bons résultats que j’ai eu en fis et sur les dernières Coupe d’Europe me reboostent pour cette fin de saison, et je suis prête à affronter ce mois de mars avec détermination et plaisir.
A bientôt 🙂
I have been away for a while now, due to a lack of inspiration! But I am back, and I’d like to write about something that’s really important to me: how to accept the judgment of persons ?
End of season is getting closer, and slowly a statement can be establish. Even though, I won’t make it a real statement yet, ’cause there are still good things to come.
End of novembre, races begun, I know I’ve skied less than the others, and that i still need some trainings to find back the level I had. And more of all, I’ m an « injured skier » so I have nothing to prove. I take the races one after an others, trying to give my best every time. And here there are, the results are not what I was particularly aiming for; 11th and 4th in Europa cups, scored some points in World Cup, which makes it almost my best season so far.
And then, over the time, i forgot that I’ve skied less. I have this annoying feeling that I have to be like the bests skiers, that I have to score points every races, because my trainers, my relatives and especially me, we know that I can ski fast, I show it at every trainings. And hey ! Some people support me, I can’t disappoint, otherwise, what does people will think about me? That I am not worth to race World Cups ? That I’ve to be categorized as a wasted talent ? Because I’ve heard those kind of things from some journalists; « Clara, where has gone the 95 generation, the one which was so talented ? How do you explain you haven’t succeed yet ? » I would like to answer by saying ; I’m still here, I’m still waking up every mornings to go training. I’m probably working as much as the skiers you see on the tv regularly, but all those efforts are invisible and public can only see success as an accomplishment. But, I’m neither Shiffrin, nor Worley, I am me, Clara, who is struggling every days to make my own way to achieve my own carrier. I will probably never be a ski legend, but I will make sure I realize my dreams. And my carrier will end at the moment I have decided it to, and not because some people can think it’s over for me. I owe nothing to anyone, except me.
So, when I am at the start, in the waiting for a result, because some DNF and DNQ1 in the fis, it is a bit shameful, I can’t just ski in a liberated way. Negatives thoughts find their ways to my brain : « Am I capable of this ? » « I need to put my right foot here, and get my left hand up etc… » How to go fully in the course ? Impossible. And I’ve just understood that. I just understood that sport ( and life as well) consist in finding the perfect balance between let it go and hold on tight (quote from my friend MM). Let it go, and pull away from a result from the moment the work has been done, that you have gave everything in the trainings, when we know that you are fully ready for the race. Just to ski, with pleasure, longing, and determination. That before thinking about the time, there are 45 gates to go through, a whole slope to ski from the bottom to the top, and it is only when you cross the finish line that it is worth to look at the results. It’s pointless to try to think about it the day before, or when you are not at the start yet. Well, of course easier said that done, but i will try to make it my motto, to try to enjoy fully this amazing thing called sport i have the chance to do, and to realize my dreams. Mental is surely the most powerful thing but also the most difficult thing to train.
So, after spending two months kind of rough, i’ve had time to think about it. I am back in what seems to be the good path, ’cause even in the bad moments i am sure that this credo is the one which suits me the best. The good results I get in fis races and Europa Cups lately boost me for the end of the season. And I’m willing to face the races of this end of the season.
See u 🙂